mercredi 27 février 2008

L’encadrement par les pairs à la Téluq. Par André-Jacques Deschênes

Nous reproduisons (avec l'accord de l'auteur) l'article relatif à l'encadrement par les pairs, d'André-Jacques Deschênes, professeur à la Téluq et responsable de l'encadrement par les pairs. Cet article est paru dans le Bulletin FAD, volume 15, numéro 7, février 2008

Ce texte décrira donc les modalités de réalisation d’un système d’encadrement par les pairs et précisera d’abord le cadre de référence retenu ainsi que les objectifs visés.

Le cadre de référence

Les programmes en formation à distance privilégient, dans toutes les activités proposées aux étudiants, une approche constructiviste. Sommairement, la perspective constructiviste (Deschênes et collaborateurs, 1996. Constructivisme et formation à distance, DistanceS, 1 (1), 9-25). suppose que la connaissance est une construction (ou reconstruction) active de l’individu dans un contexte donné. Elle permet d’identifier un certain nombre de concepts fondamentaux pouvant apporter une intervention de soutien à la construction des connaissances. On peut retenir comme concepts importants pouvant s’appliquer à l’encadrement par les pairs :

1. Le développement de perspectives multiples qui consiste à traiter une information en adoptant des angles différents pour en découvrir les diverses composantes.

2. La négociation qui représente un ajustement des connaissances par la prise en compte du point de vue des autres membres de la communauté des praticiens et des experts dans un domaine.

3. La contextualisation qui renvoie à une manipulation des connaissances dans une situation authentique.

4. La collaboration qui consiste en une interaction de l’apprenant avec les pairs fondée sur la complémentarité des compétences de chacun.

Les objectifs

Dans cette perspective, l’encadrement par les pairs, dans les programmes de DÉSS et de maîtrise en formation à distance de la Télé-université, se définit comme une activité de collaboration entre deux étudiants en vue de soutenir et de faciliter, chez chacun, le processus de construction des connaissances dans un contexte d’apprentissage à distance au deuxième cycle.

De manière plus spécifique, les objectifs suivants sont visés :

− favoriser l’intégration et la persévérance des étudiants dans les programmes du DÉSS et de maîtrise en formation à distance,

− soutenir les processus de développement de perspectives multiples, de la négociation et de la contextualisation des connaissances grâce à la collaboration entre pairs,

− développer des compétences d’intervention de support à l’apprenant dans un contexte d’apprentissage à distance.

Les modalités de réalisation

La stratégie de mise en place d’un système d’encadrement par les pairs consiste en un jumelage d’un ancien étudiant à l’un des programmes de DÉSS ou de maîtrise avec un nouvel étudiant. Ce dernier pourra ainsi bénéficier de l’expérience du premier pour mieux comprendre les exigences de son programme et des études de deuxième cycle. La collaboration ainsi instaurée devrait cependant profiter aux deux participants et permettre à chacun d’atteindre les objectifs décrits plus haut.

Mécanismes de recrutement et de sélection des « pairs anciens »

Au cours du trimestre d’hiver de chaque année, les étudiants admis aux programmes de DÉSS et de maîtrise en formation à distance sont invités à soumettre leur intérêt et leur disponibilité à devenir « pairs anciens » pour les nouveaux étudiants admis aux programmes au cours de la prochaine année académique.

Tous les étudiants qui ont complété et réussi 12 crédits dans leur programme peuvent soumettre leur candidature comme « pair ancien ».

Formation des « pairs anciens »

Tous les candidats ayant complété et réussi 12 crédits dans leur programme seront invités à participer à une formation. Celle-ci portera sur les attitudes et les compétences à développer pour être « pair ancien ». Cette formation pourra être créditée dans l’un des cours des programmes de DÉSS ou de maîtrise en formation à distance.

Mécanisme de pairage

Le pairage est réalisé par le responsable de l’encadrement par les pairs par l’envoi d’une lettre à tout nouvel étudiant admis l’informant de ce service et lui fournissant les coordonnées de son « pair ancien ».

L’intervention

L’initiative du premier contact est laissée au « pair nouveau ». La nature et la durée des interventions seront déterminées par les pairs, mais le « pair ancien » devrait assurer une disponibilité minimale de deux trimestres.

Suivi et évaluation

Pendant son intervention, le « pair ancien » pourra à tout moment profiter des ressources des programmes (coordonnateur et professeurs) pour obtenir l’aide et le soutien nécessaires. Il sera invité à faire un compte rendu de chacune de ses interventions dans le but de recueillir des données pour une évaluation annuelle du système mis en place.

Tous les contacts entre deux étudiants, dans le cadre de l’encadrement par les pairs, sont strictement confidentiels et leur contenu ne pourra être transmis sans une autorisation explicite des deux personnes. Le « pair ancien » doit se charger d’obtenir l’autorisation de transmettre le compte rendu de ses interventions auprès de l’étudiant auquel il est jumelé.

D’autres activités (de type audioconférence, par exemple) pourront être organisées pour assurer le suivi et l’évaluation de l’encadrement par les pairs.

Image dans son contexte original, sur la page www.nauconsultants.com/blog/index.php?2006/11...


lundi 25 février 2008

Portail communautaire TE-Cap

Il y a quelques mois, nous vous avions parlé d'Elise Garrot et de sa recherche sur la mise au point d'un outil de mutualisation au service des tuteurs.

Le portail communautaire TE-Cap (Tutoring Experience Capitalization) est destiné aux enseignants, tuteurs et formateurs qui souhaitent échanger, confronter, mutualiser leurs expériences et leurs pratiques. TE-Cap apporte toutes les fonctionnalités pour :

  • supporter et développer une communauté de pratiques,
  • gérer toutes les connaissances produites par la communauté.

Une interface de recherche personnalisée vous permet de cibler vos recherches très rapidement. Renseignez tout votre profil pour avoir un maximum de rubriques proposées pour la recherche et le classement de vos messages.


Nous reproduisons ci-après le communiqué d'Elise Garrot

Bonne nouvelle : La nouvelle version du portail communautaire TE-Cap est désormais opérationnelle !

TE-Cap (Tutoring Experience Capitalization) c'est VOTRE portail pour échanger, confronter et mutualiser vos expériences et vos pratiques d'enseignement et d'encadrement pédagogique en présence ou à distance.

Grâce à une interface innovante vous effectuerez des recherches adaptées à votre profil et en fonction de vos thèmes d'intérêt. TE-Cap va ainsi vous aider à tisser une réelle communauté de pratique.

Alors, pour que cet outil soit le vôtre merci de prendre quelques instants pour venir le tester et nous donner votre avis.

A TRES BIENTOT SUR TE-Cap !!

Bien cordialement
Elise Garrot

Accèder à TE-Cap

dimanche 24 février 2008

Chronique de Philippe Gaberan : Jeux de pouvoir

Friedrich Nietzsche a bien averti ses lecteurs du théâtre des règles sociales et des simulacres du pouvoir ; et ce qui était vrai au XIXe siècle l’est d’autant plus au XXIe dans lequel le carnaval des médias rend plus compliqué encore le décodage de la réalité et de ses enjeux.

Qui, du professeur ou du tuteur, aide le mieux l’apprenant à s’approprier les savoirs ? Qui des deux l’aide le mieux à dépasser la résistance à toute information dont la nouveauté bouscule les certitudes acquises ? A accommoder les nouveaux éléments de connaissances pour les intégrer dans un ensemble cohérent ? A déconstruire des pans entiers de la pensée pour reconstruire quelques nouvelles vérités ? Lequel donc de ces deux professionnels, celui qui transmet ou celui qui accompagne, participe le plus à ce travail souterrain de l’assimilation des savoirs ? Ni l’un ni l’autre bien sûr ! Les deux sont complémentaires. La question est donc absurde ; et je vous l’accorde sans peine ! Tout comme sont infondés dès lors les pseudo distinctions entre les niveaux de diplômes censés départager les catégories professionnelles ! Tout comme devient obsolète n’importe lequel de ces mécanismes ségrégatifs qui n’ont pour seule vocation que de structurer une société de façon pyramidale plutôt que de l’ouvrir vers un modèle coopératif.

Si réellement le devenir des sociétés postmodernes repose sur le développement de l’intelligence et donc le partage des connaissances, il devient plus que jamais urgent de cesser ces rivalités absurdes et de retrouver ou de trouver le sens du travail en équipe. Voit-on une équipe de football être composée de onze avants centre chargés de marquer les buts, ces éléments objectivables qui font une équipe gagnante au terme du match ? Non, bien sûr ! Certes, cet exemple perd de sa pertinence en ces temps présents où l’argent pourrit les hommes jusqu’au jeu ; mais une équipe demeure bien une complémentarité de compétences mises au service d’un même but. Et une équipe demeure soudée et performante tant qu’existe une égalité de traitement.

Il semble que tous les politiciens d’une même génération, celle qui fut pourtant actrice des événements de mai 68, aient perdu de vue ces principes de solidarité et de convivialité fondateurs des communautés humaines. Aussi nous appartient-il sans doute à nous, les héritiers d’un temps d’avant, de renouer avec ces valeurs fortes et de pousser l’humanité plus avant sur le chemin de la sérénité.

Image dans son contexte original, sur la page www.unige.ch/.../eat1/trans/eat1-doi.htm

vendredi 22 février 2008

Tutorat, présence et distance

Dans cette vidéo qui date de 2001, professeurs et étudiants évoque l'organisation du tutorat à l'université de Nantes dans le diplôme DIUDF.

Le DIUDF, accessible par le biais d'Internet, s'adresse à un public francophone international. Afin d'apporter un suivi pédagogique en temps réel, les partenaires du DIUDF ont mis en place un tutorat à distance via la messagerie électronique. Assuré par des enseignants issus de la faculté de droit, le tutorat permet d'introduire un rapport de proximité entre étudiants et enseignants.



Source : Canal-u

jeudi 21 février 2008

Atelier : Tutorer une formation à distance

Transfer
Conception et mise en œuvre des formations aux TICs


L'Université Virtuelle de Tunis (UVT) en partenariat avec l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) organise du 24 au 28 mars 2008 à la Faculté des Lettres de Sousse, un atelier sur le tutorat à distance, ouvert aux acteurs porteurs d'initiatives des établissements membres de l'AUF, des pouvoirs publics et du secteur privé. Clôture des candidatures : 09 mars 2008.
Les conditions de participation sont les suivantes :

Public

Enseignants de niveau Bac + 3 et plus.

Prérequis

Les candidats à cette formation doivent :
* Avoir une expérience de 03 années et plus dans l'enseignement,
* Etre impliqué dans un projet FOAD ou appartenir à une institution impliquée dans un projet FOAD,
* Avoir une bonne connaissance des logiciels bureautiques

Objectifs

Cette formation permettra de :
* développer des compétences de médiateur,
* proposer une réflexion sur l'évaluation.

L'approche pédagogique adoptée pour l'atelier 3.4. se base sur la résolution de problèmes, l'apprentissage collaboratif et la réalisation d'un projet.

L'atelier 3.4. se déroulera comme suit :

* Une formation de 05 jours.
* Introduction aux notions de tutorat.
* La médiation en formation à distance.
* Les fonctions du tutorat.
* L'évaluation.
* La charte du tutorat.

Renseignements et partenaires

Cette formation au tutorat s'inscrit dans le cadre du partenariat entre l'Université Virtuelle de Tunis et l'Agence universitaire de la Francophonie.

- Les inscriptions se font UNIQUEMENT via les liens "participant " (pour les stagiaires), et "encadrant" (pour les formateurs).

- Durée de l'atelier : 5 jours

- Date limite d'inscription formateurs: 09/03/2008
- Date limite d'inscription stagiaires : 09/03/2008

Coordonnateur : Mejdi Ayari

mercredi 20 février 2008

Les demandes salariales des tuteurs de la Téluq

Nous vous donnons accès au document émanant du syndicat CSN des tuteurs de la Téluq relatif à leurs demandes salariales. Ce document est intéressant car il permet de se faire une très bonne idée à la fois de la situation actuelle des tuteurs et de leurs revendications. Ce document étant assez long, nous reproduisons ici, son introduction et les titres des principales parties.

Le conflit actuel qui oppose les tuteurs et tutrices à la Téluq donne lieu à des interprétations de chiffres qui, parfois, divergent de façon importante entre les parties. Cela peut paraître normal. Encore faut-il ne pas faire dire aux chiffres ce… qu’ils ne disent pas! Nous croyons ainsi utile de déboulonner quelques mythes qui, dans certains cercles, semblent avoir la vie dure et qui, surtout, sont fort loin de la réalité quotidienne.

Titres des principales parties

  • Combien gagne un tuteur ?
  • [A la Téluq] Le tutorat, c’est aussi du bénévolat !
  • Un statut d’emploi éminemment précaire
  • Charge annuelle de travail : tuteurs et employés réguliers de la Téluq
  • Pourquoi se comparer aux chargés de cours ?
  • Quelle avenue de solution proposons-nous ?
Pour lire le document dans sa totalité, téléchargez ce PDF

lundi 18 février 2008

Faire évaluer les professeurs et les tuteurs par les apprenants. Par Jacques Rodet

L'arroseur arrosé, Louis Lumière

C'est le buzz du moment : faire évaluer les professeurs par les apprenants. Création de sites de notations des professeurs, prise de position du ministère, réflexes corporatifs, absence de réflexion sur les tenants et les aboutissants d'une telle évaluation, tous les éléments sont en place pour éviter de traiter sérieusement cette question.1

La première chose qui frappe, c'est que l'évaluation est réduite et entièrement contenue dans la note. Faut-il s'en étonner de la part des apprenants qui ne bénéficient, bien souvent, que de ce seul jugement chiffré sur leurs productions. Faut-il s'en étonner quand la note, alors que l'on se gargarise d'évaluer les compétences, reste le sésame de tout parcours éducatif ? Faut-il s'en étonner, quand le QCM est plébiscité, à l'université même, comme mode d'évaluation privilégié et que cette réalité amène certains étudiants à considérer comme activité principale de tutorat par les pairs de préparer leurs camarades aux « colles » ? Faut-il s'en étonner, quand le temps de correction et de rétroaction aux travaux des apprenants accordé aux professeurs est régulièrement sous estimé pour ne pas dire caricatural ? Ainsi, de la correction de mémoires de plusieurs dizaines de pages qui ne devrait pas demander plus de quelques dizaines de minutes.

De fait, l'apparition de sites de notation des professeurs emprunte au principe de l'arroseur arrosé.

Le second constat qui interloque est que l'évaluation, résumée à la notation, ne s'inscrit dans aucune stratégie : pourquoi évaluer les professeurs ? Quels résultats attendre de cette évaluation ? A qui et à quoi serviront les résultats de cette évaluation ?

Reprenons donc ces quelques questions dans la perspective de l'évaluation des tuteurs à distance par les apprenants.

Pourquoi faire évaluer les tuteurs par les apprenants ?

De manière générale, surtout en France, l'évaluation est trop souvent synonyme de sanction. Le résultat de l'évaluation entraîne la prise de décision ayant des répercussions directes sur l'évalué. Celle-ci peuvent être positives ou négatives. Cet habitus de l'équation évaluation = sanction est tellement ancré qu'il y a une réelle difficulté à imaginer que l'évaluation puisse servir d'autres objectifs tels que l'amélioration de l'évalué.

Ainsi dès que se pose la question du pourquoi, vient immédiatement celle du comment. A savoir si c'est une évaluation sommative (permettant de mesurer la performance) ou une évaluation formative (qui participe et permet la poursuite de l'évolution de l'évalué) qui sera privilégiée. En d'autre termes, l'évaluation doit-elle simplement faire un état des lieux et à partir de lui, aboutir à un jugement définitif ou bien fournir à l'évalué un feed-back, une rétroaction, précisant les pistes qui lui permettront de s'améliorer.

Je pense que l'évaluation, de manière générale mais aussi de manière particulière pour les tuteurs devraient s'inscrire dans une démarche formative et non sommative.

Le tuteur à distance devrait être évalué sur ses compétences à réaliser ses interventions tutorales. Celles-ci sont multiples et varient d'une formation à l'autre. Il me semble qu'une bonne manière d'évaluer un tuteur serait donc de demander à ses tutorés de se prononcer sur la qualité et l'utilité pour eux, des interventions du tuteur qui peuvent être classées selon les différents plans de support à l'apprentissage : cognitif, motivationnel, socio-affectif, métacognitif (pour plus de détails sur ces plans cf. les articles précédemment consacrés à cette question http://blogdetad.blogspot.com/search/label/plans%20de%20support)

L'évaluation des compétences nécessite que celles-ci soient spécifiées par des indicateurs. Par exemple, si l'on souhaite évaluer la compétence du tuteur se situant sur le plan cognitif-administratif : « réagir rapidement aux sollicitations du tutoré », les indicateurs peuvent être les suivants :

  1. le tuteur accuse réception du message du tutoré ;
  2. le tuteur formule sa réponse dans les délais prévus par la charte tutorale ;
  3. le tuteur s'assure auprès du tutoré de la réception de sa réponse.

Quels résultats attendre de cette évaluation ?

Lors d'une évaluation sommative, c'est son résumé sous forme de note globale qui est recherché. C'est à partir de celle-ci que les personnes destinataires prendront les décisions qui impacteront le tuteur.

Dans l'évaluation formative, les résultats peuvent être détaillés et qualitatifs pour chaque compétence. En effet, à partir des indicateurs, peuvent-être établis des niveaux pour chaque compétence. Dans notre exemple d'évaluation de la compétence « réagir rapidement aux sollicitations du tutoré » et de ses trois indicateurs (cf. ci-dessus) les niveaux pourraient être les suivants :

  • Compétence insuffisante : si un seul des indicateurs est positionné à oui
  • Compétence partielle : si 2 des indicateurs sont positionnés à oui
  • Compétence avérée : si les 3 indicateurs sont positionnés à oui

La rétroaction faite au tuteur atteint facilement un niveau de précision qui est susceptible de le voir améliorer sa prestation. Dans notre exemple, un tuteur qui verrait l'indicateur « le tuteur s'assure auprès du tutoré de la réception de sa réponse » positionné à non, pourrait facilement modifier sa pratique en demandant au tutoré un accusé de réception par exemple.

A qui et à quoi serviront les résultats de cette évaluation ?

Si l'optique est l'évaluation sommative destinée à la production d'une sanction, le tuteur sera souvent le dernier informé, si il l'est, de la teneur des résultats de l'évaluation. Les tutorés n'auront pas forcément accès à ces derniers et le tuteur ne saura pas sur quoi et comment améliorer ses interventions.

Si l'on part du principe que l'évaluation est de type formative, le premier destinataire des résultats de l'évaluation, voire à l'exclusion de tout autre, devrait être le tuteur évalué. La précision des retours, compétence par compétence via les indicateurs et les niveaux lui permettent d'identifier rapidement les points d'amélioration sur lesquels il doit faire porter ses efforts.

Il peut toutefois être intéressant que d'autres personnes (responsables des tuteurs, tuteur de tuteurs, communauté de tuteurs) aient également accès à ces résultats pour en faciliter la prise en compte par le tuteur sous forme d'objectifs d'amélioration à atteindre pour une période donnée.

Conclusion

L'évaluation des professeurs et des tuteurs par les apprenants est souhaitable mais elle ne peut pas être mise en oeuvre sans que soit posé au préalable un certain nombre de questions et qu'il y soit apporter des réponses. Pour ma part, il me semble nécessaire de privilégier une évaluation formative, seule à même de permettre au professeur ou au tuteur de s'améliorer. Celle-ci devrait être basée sur l'identification des compétences à évaluer et sur la détermination d'indicateurs et de niveaux pour chacune d'entre elles. Le destinataire des résultats de l'évaluation devrait être en priorité le professeur ou le tuteur évalué. Les dispositifs d'accompagnement et de contrôle des modifications des pratiques du professeur ou du tuteur évalué devraient rassembler responsables hiérarchiques, accompagnateurs et les pairs de l'évalué.

Ces dispositions seraient susceptibles d'améliorer les prestations des professeurs et des tuteurs plutôt que de les livrer à la seule appréciation des apprenants sous forme de note et de les exposer ainsi à la seule sanction. Il est certain qu'un tel modèle devrait aussi être appliqué par les professeurs et les tuteurs dans le cadre des évaluations envers les apprenants. En matière d'évaluation, il y a tout à gagner à parier sur l'évolution de l'évalué plutôt que de l'enfermer par un jugement symbolisé par une note. Il n'y aurait plus ni d'arrosé, ni d'arroseur mais des jardiniers prenant soin du jardin commun.

_______________________________

1 Ce manque de prise de distance n'est pas propre au thème de l'évaluation des professeurs par les apprenants mais signe davantage l'évolution de notre société vers l'instantanéité toute puissante. Prenons, l'exemple de cet autre sujet d'actualité brûlante que constitue la volonté du Président de la République de demander aux enfants de 10 ans de porter la mémoire des enfants victimes du nazisme. Il semble bien que cette nouvelle disposition veuille transférer le travail de mémoire collectif et historique, sur l'individu, en l'occurrence un enfant, dont le respect de la personnalité en construction devrait prêter à plus de précautions. Pour peu qu'en matière de mémoire, le transfert du collectif vers l'individu soit valide, ne faudrait-il pas commencer par demander à chaque militaire français de se souvenir du prénom et du nom d'un Algérien torturé et/ou exécuté par l'armée française ? Cette actualité semble dépassée depuis que Simone Veil, dont l'autorité en la matière est bien supérieure à celle du Président de la République, a signifié l'invalidité d'une telle mesure en la jugeant "inimaginable, insoutenable, dramatique ,et surtout injuste".

dimanche 17 février 2008

Chronique de Philippe Gaberan : La nouvelle alliance

Il l’a déjà été dit ici, dans cet espace devenu régulier de la chronique, que le surgissement des TIC dans l’espace de formation a pour vertu essentielle de redécouvrir quelques vérités pédagogiques essentielles.

Si l’outil est nouveau, la pratique de l’accompagnement éducatif et tutoral est ancienne : Pestalozzi et puis Don Bosco prennent appui sur les élèves les plus grands pour aider les plus petits. En revanche, les propriétés mêmes de l’outil informatique (ses effets de remodelage de l’espace et du temps, ses adresses virtuelles et ses rencontres sur des lieux (appelés forum, le mot est antique) complètement dématérialisés, etc.) font qu’il est plus que nécessaire de rechercher l’alliance du tuteur et de l’apprenant.

Or, depuis Jean-Jacques Rousseau, et sa vision somme toute conservatrice de la fonction éducative (« l’enfant ne fera rien d’autre que ce que l’adulte a décidé pour lui », dit-il dans l’Emile) il est de bon ton de dire que « l’apprenant doit être au cœur du dispositif ». A cette première révolution pédagogique, désormais obsolète, il faut faire succéder une seconde révolution pédagogique : celle par laquelle, c’est bien le couple tuteur-apprenant qui se trouve placé au cœur du dispositif d’apprentissage.

A la posture en surplomb, proposition dominante qui certes facilite le repérage des hiérarchies et l’effectuation des contrôles, doit être privilégié le côte à côte. C’est dans l’effort conjoint, ensemble penchés l’un et l’autre sur le même exercice, qu’émerge la solution. C’est dans la proximité favorable au tâtonnement que se tisse le lien de confiance qui va permettre l’appropriation des savoirs et leur consolidation en la mémoire.

Le cadre d’apprentissage n’est donc plus l’affaire d’un seul, en l’occurrence, le maître. Il est l’élément d’un projet partagé qui à cette condition seulement peut devenir support à contrat.

Image dans son contexte original, sur la page www.audioblog.ch/


samedi 16 février 2008

Les tutrices et tuteurs de Téluq en grève visitent les étudiants en examen

MONTREAL, le 16 fév. /CNW Telbec/ - Les tutrices et tuteurs de Téluq, en grève depuis plus d'un mois, ont rendu visite aujourd'hui, dans les locaux de Téluq à Montréal et à Québec, aux étudiants du semestre d'automne qui sont en examen.

Dans les deux salles d'examen, une vingtaine grévistes leur ont remis une carte de la Saint-Valentin sur laquelle est écrit : "Vos tuteurs auraient aimé vous accompagner dans la préparation de votre examen. C'est bien à contrecoeur que nous n'avons pas pu, en raison de la grève, vous fournir ce service".

Les négociations sont en cours, mais traînent en longueur. Les porte-parole de la direction de Téluq s'entêtent à considérer les tuteurs comme des employés occasionnels et veulent maintenir ce personnel dans un état d'exclusion. Cela se fait de plusieurs manières, entre autres, en leur refusant l'intégration aux structures de l'institution et en ne reconnaissant pas la valeur de leur travail. La Téluq considère que ces formateurs à distance ne sont pas de véritables enseignants universitaires.

Pourtant, ils le sont à part entière. Cela doit être reconnu dans tous les aspects de la vie universitaire et se traduire dans leur rémunération. Ils doivent dispenser le savoir, assurer un soutien pédagogique aux étudiants qui leur sont confiés, corriger des travaux et des examens et sanctionner la réussite ou l'échec du cours, tout comme le font les enseignants.

La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2005.

Le Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-université-CSN compte plus de 140 membres. Rappelons que près de 10000 étudiantes et étudiants reçoivent chaque année des formations offertes par la Téluq.

Source : CNW TELBEC

L’enseignement est-il un acte professionnel réservé ??? Par Monique Bélanger


Article paru initialement sur le site de la FNEQQ > Universités > Téluq en grève

J’enseigne … tu enseignes … il ou elle enseigne … nous enseignons … vous enseignez… ils ou elles enseignent.

Enseigner : « faire acquérir la connaissance ou la pratique d’une science, d’un art, etc. » (Le petit Larousse illustré, dictionnaire 2008, page 372 )

Si, en tant que tuteur ou tutrice à la Téluq, je ne fais pas d’enseignement, est-ce que ça veut dire qu’à chaque fois qu’un étudiant communique avec moi parce qu’il ne comprend pas une notion, je dois le référer à un professeur de la Téluq? Est-ce là le soutien individuel auquel l’étudiant a droit ? Est-ce là l’encadrement des étudiants tel que prévu dans mes responsabilités de tuteur ou tutrice, selon ma Convention collective de travail, signée en janvier 2004 (page 15 articles 5.01, 5.09 et 5.10).

Encadrer : « … assurer auprès de personnes un rôle de direction, de formation, contrôler, diriger… » (Le petit Larousse illustré, dictionnaire 2008, page 364)

Un(e) enseignant(e) au niveau primaire, au niveau secondaire, au niveau collégial, utilise des manuels scolaires, des outils de formation, des outils d’évaluation qui ne sont pas toujours préparés par lui (elle). Doit-on dire pour autant qu’il ou elle ne fait pas d’enseignement ?

Est-ce que les tuteurs et tutrices de la Téluq qui expliquent, individuellement, des notions à des étudiants et étudiantes, qui encadrent et évaluent des étudiants et étudiantes dans leurs activités d’apprentissage ne font pas de l’enseignement ?

Est-ce que les tuteurs et tutrices de la Téluq qui collaborent à la mise à jour du matériel didactique mis à la disposition des étudiants ne font pas de l’enseignement ? Que faut-il faire pour enseigner ? Faire des recherches ? Non, non, la recherche est la prérogative des professeurs et professeures universitaires.

Pourquoi les professeurs et professeures de la Téluq ne comprennent-ils pas qu’ils délèguent l’enseignement individualisé aux tuteurs et tutrices de la Téluq. Bien sûr, il arrive qu’un professeur ou professeure intervienne dans cette activité, mais uniquement de façon ponctuelle et, le plus souvent, par choix.

En quoi la reconnaissance des tuteurs et tutrices de la Téluq comme enseignants et enseignantes est-elle une menace pour les professeurs et professeures de la Téluq ? Comment 53 professeurs peuvent-ils croire faire de l’enseignement individualisé à 10 000 étudiants ? Ce serait se leurrer de croire que les 10 000 étudiants de la Téluq n’ont pas besoin d’explications complémentaires au matériel mis à leur disposition. Il faut pourtant que quelqu’un le fasse si on vise un taux de réussite acceptable tout en respectant un minimum de standards de performance. Les chiffres parlent par eux-mêmes : il faut bien que les tuteurs et tutrices fassent cet enseignement individualisé en encadrant les étudiants et en les aidant dans leurs activités d’apprentissage.

Les tuteurs et tutrices de la Téluq interviennent donc, eux aussi, comme enseignants et enseignantes. Ils ne réclament pas pour autant le titre ou le statut de professeur ou professeure. Ils réclament uniquement la reconnaissance de leur travail dans sa réalité qui est celle d’enseigner, d’évaluer, et de soutenir les étudiants dans leurs activités d’apprentissage compte tenu des outils appropriés qui leur sont fournis.

Monique Bélanger, tutrice

vendredi 15 février 2008

Retour sur le sondage "Avez-vous des rencontres présentielles avec vos tutorés ?"

Le sondage « Avez-vous des rencontres présentielles avec vos tutorés ? » a recueilli 14 réponses se répartissant de la manière suivante :
  • Dans aucune des FOAD où vous intervenez : 6 répondants soit 42%
  • Dans la minorité des FOAD où vous intervenez : 1 répondant soit 7%
  • Dans la majorité des FOAD où vous intervenez : 2 répondants soit 14%
  • Dans toutes les FOAD où vous intervenez : 5 répondants soit 35%
Il est assez difficile de tirer des enseignements des réponses enregistrées. La concentration des réponses sur les deux «extrêmes» nous indique peut-être que les tuteurs interviennent rarement dans plusieurs FOAD de manière simultanée. Ainsi, soit la FOAD dans laquelle ils travaillent impose des entretiens présentiels, soit au contraire n'en prévoit pas.

Alors que les regroupements présentiels sont largement plébiscités en France, il se trouve qu'une institution comme la Téluq n'en prévoit pas dans de nombreux cursus.

Si les regroupement présentiels peuvent se révéler utiles, ils sont également responsables de la réduction de l'accessibilité des formations qui les retiennent. J'ai en mémoire l'exemple de cet étudiant Martiniquais qui chaque mois venait en Métropole pour participer au regroupement présentiel de sa promotion. Dans ce cas, l'augmentation du coût de la formation est réel et peut constituer pour certains une impossibilité d'inscription. Heureusement, bien souvent, ces regroupements ne sont pas obligatoires.

Il est possible aussi de se demander si ces rencontres ne peuvent pas être réalisées à distance en recourant, par exemple, aux classes virtuelles. Certes la communication et les contacts humains ne sont pas forcément de même qualité mais je peux témoigner, qu'en tant qu'apprenant à distance, j'ai pu nouer d'excellentes relations avec mes tuteurs par l'intermédiaire de simples audioconférences.

Par ailleurs, les regroupements présentiels ne constituent pas à eux seuls les occasions de rencontre présentielle entre tuteur et tutoré. Je reçois de temps en temps des apprenants qui souhaitent s'entretenir individuellement avec moi, leur tuteur. Il me semble que certaines questions d'ordre plus affectif peuvent ainsi être traitées avec davantage de « doigté ». Pour autant, dans certains cas, il m'est arrivé de ne pas repérer la plus-value du présentiel.

Image dans son contexte original, sur la page www.paris-photographie.com/photoblog/index.ph...

jeudi 14 février 2008

Que devient notre widget ?


Début janvier t@d s'est doté d'un instrument pour partager les connaissances entre les membres de la communauté.

Le principe étant que tous nous lisons régulièrement pour nos activités professionnelles dans les secteurs économiques qui nous sont propres.
Nous lisons et nous écrivons. La tenue d'un blog, sa structuration en thèmes et mots clef, par l'ajout de liens de sens, devient un mode personnel et collectif de construction de son portefeuille de connaissances.

La veille collective sur les informations concernant les aspects humains des dispositifs de la formation à distance répond aux besoins à la fois quantitatifs de recevoir et de diffuser mais aussi qualitatifs de réaliser dans un même mouvement quelque chose avec les autres professionnels dont je me reconnais.

Environ 80 personnes ont installé le widget de t@d sur leur page personnelle ou sur leur blog public. Une version a été développée depuis peu sous facebook où il a été installé par près d'une dizaine de personnes.
Le réseau social Facebook réunit déjà plusieurs groupes francophones consacrés à la formation professionnelle dont le groupe apprendre 2.0. Dans sa version universitaire américaine, l'application "Courses" rencontre un succès grandissant. Elle permet, entre autre, gratuitement à tout étudiant d'identifier des collègues volontaires pour préparer les examens. Une base de données liste les intitulés de cours semestre par semestre et les demandes des étudiants.
Qu'est-ce d'autre qu'un dispositif de tutorat par les pairs de même niveau et de tutorat par les pairs anciens?

Parlons de la participation au flux du widget, l'usage du système de partage de favoris del.icio.us n'est pas encore très fréquent parmi les membres de t@d, il a été choisi pour s'intégrer aux habitudes de lecture mais à notre connaissance, seuls ceux qui avaient déjà un compte delicious contribuent à la veille.

Pourtant, nous ne saurions que vous encourager à vivre l'expérience du "social bookmarking" où des centaines d'anonymes, sous un pseudo, archivent, commentent, critiquent le web à l'adresse de nombreuses personnes ("les fans") qui suivent à la trace le flair de veilleurs avisés de leurs collègues !

N'hésitez donc pas à nous contactez sur tad2007@free.fr pour les aspects pratiques de la veille ou pour nous faire part de vos centres d'intérêts.

Poursuite des négociations entre la direction et les tuteurs de la Téluq

Les négociations entre la direction de la Téluq et le syndicat des tutrices et tuteurs ont repris mardi 12 février. Elles se poursuivront vendredi 15 février.

Forts des soutiens de FNEEQ (Fédération Nationale des Enseignantes et Enseignants du Québec) et de la FQPPU (Fédération Québécoises des Professeures et Professeurs d'Université), les tuteurs obtiendront-ils enfin une vraie reconnaissance professionnelle ? Celle-ci passe entre autre par une politique salariale équitable. Il serait assez incompréhensible que les tuteurs ne puissent obtenir ce que les professeurs ont eu de la part de la direction de la Téluq : l'ajustement salarial sur leurs collègues de l'UQAM. Cet ajustement ne pourrait qu'être au bénéfice des deux institutions dans la construction de leur destinée désormais commune.


Image dans son contexte original, sur la page www.cjmf.com/blogue.php?Action=Form&Id=8&Id2=269

mercredi 13 février 2008

Effet tuteur : Enseigner pour apprendre


Tout nouveau, le répertoire de vidéos pédagogiques de France 5 sur lequel nous avons trouvé cette vidéo intitulée "Enseigner pour apprendre" et qui est consacrée au tutorat par les pairs et à l'effet tuteur.

Si la vidéo ci-dessous ne démarre pas, allez sur http://www.curiosphere.tv/club et recherchez "tutorat"

mardi 12 février 2008

La FQPPU apporte son appui aux tutrices et tuteurs de la Téluq


Montréal, 12 février 2008 ─ La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) tient à dénoncer le peu d’empressement dont fait preuve la Télé-université à reconnaître le travail des tutrices et tuteurs, des maillons essentiels de l’enseignement à distance.

Sans contrat de travail depuis décembre 2005 et en grève depuis le 16 janvier, les tutrices et tuteurs de la Téluq revendiquent la reconnaissance du statut qui correspond au travail professionnel et pédagogique qu’ils accomplissent.

Responsables d’assurer un soutien pédagogique aux étudiantes et étudiants qui leur sont confiés, de corriger des travaux et examens, de sanctionner la réussite ou l’échec dans les cours, les tutrices et tuteurs sont les premiers responsables de l’encadrement des étudiantes et étudiants. Ils contribuent à leur persévérance aux études et à leur réussite.

La FQPPU soutient les demandes du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Téléuniversité, qui exige la reconnaissance de leur statut professionnel ainsi que le salaire et les conditions qui s’y rattachent.

La défense de l’intégrité des diverses fonctions d’enseignement dans les universités et des conditions qu’elles requièrent constitue une priorité pour le maintien de la formation universitaire au Québec.

dimanche 10 février 2008

La chronique de Philippe Gaberan : Faite du Net, fête du savoir

L'écolier de Robert Doisneau

Dans la salle de classe décrite par Jacques Prévert, l’enfant-écolier contraint à l’immobilité et soumis à sa place regarde par la fenêtre et trompe son ennui en s’échappant par le rêve. Dans la salle de classe virtuelle, les fenêtres sont les images qui illustrent les cours et, mieux encore, les liens hypertextes qui tous emmènent vers ailleurs. Et si cette échappée belle semble être au premier coup d’œil « un chemin qui ne mène nulle part » (pour reprendre ce titre à Martin Heidegger), le déplacement suscité par l’image ou le lien est bien réellement un appel au dépassement de soi et aux limites imposées au savoir. Pour le compositeur du cours, le désir de tenir en éveil l’attention de celui qui, à distance et au moment d’apprendre, sera seul face aux contenus de savoir, s’impose l’art de savoir rebondir de mots en concept, de courir d’images en représentations, de filiations à quelques auteurs en différenciation de quelques pensées. Un tel compositeur croit souvent connaître son cours dans les moindres recoins et il m’aperçoit que, tels les greniers mythiques des enfances perdues, il recèle des coffres non encore ouverts. Le savoir est jubilatoire. Il faut que les élèves le sentent. Il faut que les élèves le sachent. Il faut qu’ils aient des éducateurs heureux.

Construire un cours sur une plateforme, c’est se laisser emporter par tous les chemins de traverse possibles que les élèves emprunteront, déserteront ou bien suivront, soit chacun dans son coin soit de façon groupale par les forums et les échanges de courriel. Une communauté d’apprentissage n’est pas une petite troupe en ordre de marche sur les consignes du maîtres, mais une bande de vagabonds efficaces (ce terme est de Fernand Deligny). Faire l’école sur le Net c’est accepter qu’elle soit à la fois linéaire et buissonnière, ludique et savante. Alors, le retour du taylorisme, enfant chéri du capitalisme, tend au morcellement des compétences et leur répartition sur plusieurs têtes. Au professeur la composition et la transmission des savoirs et au tuteur le souci de leur appropriation par l’élève. Cette querelle d’adultes ne le concerne guère. Lui a besoin d’un compagnon, d’un ami d’un mentor… bref d’un éducateur. Militons pour un partage sans partage du Net et des savoirs.

samedi 9 février 2008

Après 3 semaines de grève, nouvelle manifestation des tuteurs de la Téluq

Suite à la manifestation du 7 février des tuteurs de la Téluq.
Reprise de l'article
fneeq CSN



Une manifestation d’appui aux tuteurs et aux tutrices en grève depuis maintenant 3 semaines a eu lieu hier devant les bureaux de la Téluq à Montréal. La cinquantaine de tuteurs présents ont reçu l’appui de plusieurs collègues chargés de cours et membres d’organisations syndicales. Ronald Cameron, président de la FNEEQ-CSN, Guy Dufresne, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM, Francis Lagacé, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal, Brenda Grant, présidente des chargées et chargés de cours de l’Éducation aux adultes de l’Université Concordia ainsi que Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN ont tour à tour exprimé un appui inconditionnel à la lutte que mènent les tuteurs et tutrices pour leur reconnaissance professionnelle.

Le Syndicat des tuteurs et tutrices, par la voix de sa présidente Sylvie Pelletier, a profité de l’occasion pour rappeler l’essence de ce combat et l’importance des manifestations de solidarité comme celle-ci. Il a également distribué un texte expliquant la nature des revendications des tuteurs et des tutrices :

Au cœur du conflit : la reconnaissance de notre statut
Nous sommes ce que nous accomplissons !

Le conflit actuel qui nous oppose à l’employeur concerne surtout, à l’heure où ces lignes sont écrites, les clauses à incidence monétaire. Mais, ne nous leurrons pas : derrière l’écart entre nos demandes et ce qu’est prête, aujourd’hui, à accorder la Téluq, se trouve pleinement posée toute la question de la reconnaissance de notre statut. Vous aurez tous et toutes vu que l’un ne va pas sans l’autre !

vendredi 8 février 2008

Education permanente : Que font les tuteurs ?

Dans sa dernière livraison, l'excellente revue "Education Permanente" intitulée "L’alternance, pour des apprentissages situés (2)" Education permanente n° 173, 2007-4, 180 p., contient un article relatif aux interventions des tuteurs : Que font les tuteurs ? Une exploration de la partie énigmatique de l’alternance de Patrick Kunégel.

L’alternance suppose l’action conjuguée de l’école et de l’entreprise, ce qui devrait impliquer la (re)connaissance réciproque des logiques et des pratiques à l’œuvre dans les deux pôles de formation. C’est au travail d’intelligibilité de l’activité tutorale que participe la recherche dont cet article présente quelques résultats. L’analyse des interactions des tuteurs (professionnels de la maintenance automobile, impliqués dans un dispositif qualifiant) et de leur apprenti emprunte ses modèles et ses démarches à la didactique professionnelle. Les résultats montrent que le tutorat relève d’une activité organisée bien distincte des modèles en cours dans la formation.

jeudi 7 février 2008

Définir une stratégie tutorale

Définir une stratégie tutorale, c'est d'abord répondre à quelques questions. Le TECFA propose depuis quelques années une grille qui peut rendre de grands services aux concepteurs. Dans le même ordre d'idée, t@d a publié il y a deux ans une grille d'évaluation des conditions de travail du tuteur à distance.

Aujourd'hui, nous vous proposons les critères d'analyse compilés, d'une dizaine d'étudiants en Master FOAD, que ceux-ci ont développés lors d'un travail de conception de grilles d'analyse de stratégies tutorales pour des formations à distance.

Qui et combien d'apprenants ?

Quels besoins de tutorat pour les apprenants ?

Quels objectifs assignés au tutorat par l'institution ?

Quels profils pour les tuteurs ?

  • quels pré-requis ?
  • quel niveau de connaissances disciplinaires ?
  • quelle expérience de l'accompagnement ?
  • quelles connaissances techniques ?

Quelle place pour les tuteurs dans l'organisation globale des ressources humaines de l'institution ?

Quelle formation pour les tuteurs ?

Quelles fonctions pour les tuteurs ?

  • quelle fonction pédagogique ?
  • quelle fonction administrative ?
  • quelle fonction technique ?
  • quelle fonction d'accompagnement sur l'ensemble du programme de formation ?
  • quelle fonction d'évaluation ?

Quels rôles pour les tuteurs ?

  • quand est-ce que les tuteurs devront intervenir ?
  • quels types d'interventions de la part des tuteurs envers les apprenants ? Envers l'institution ?
  • quelles modalités d'intervention : synchrone, asynchrone, proactive, réactive ?

Quels outils pour les tuteurs ?

  • quels outils de communication avec les apprenants ?
  • quels outils de communication avec l'institution ?
  • quels outils de suivi des apprenants ?
  • quels outils de coordination entre tuteurs ?
  • quels outils de capitalisation-mutualisation des interventions tutorales ?

Quelle modalités de coordination entre les tuteurs ?

  • Quelles formes de collaboration entre tuteurs?
  • Quel tuteur pour les tuteurs ?
  • Quel coordinateur pour les tuteurs ?

Quelles conditions de travail pour les tuteurs ?

Quelles autres formes d'accompagnement des apprenants à côté des tuteurs ?

  • Quel tutorat par les pairs ?
  • Quel accès pour les tuteurs à des communautés de pratiques ?
Quels sont les éléments que vous ajouteriez ?

mardi 5 février 2008

Les tuteurs de la Téluq manifesteront le 7 février

Le conflit opposant les tuteurs de la Téluq à leur direction se poursuit.

Le syndicat des tuteurs appellent à une manifestation à laquelle ils convient les étudiants. Des chargés de cours de l'UQÀM, de l'Université de Montréal et de l'Université Concordia seront aussi présents pour appuyer leurs revendications.

Par cette action, le syndicat CSN presse la Téluq de rétablir les services de tutorat avec la pleine reconnaissance professionnelle envers celles et ceux qui offrent ce service,
et ce, dans le meilleur intérêt de leurs étudiants.

Pour nos lecteurs québécois, voici le point de rendez-vous de la manifestation
Jeudi 7 février, à midi, devant l'édifice de la Téluq à Montréal, au 100 rue Sherbrooke Ouest (métro Place des Arts).

Retour sur le sondage "Utilisez vous la webcam avec vos tutorés ?"

Le sondage "Utilisez vous la webcam avec vos tutorés" a connu un certain succès puisque 32 personnes y ont participé. Les réponses enregistrées sont les suivantes :
  • jamais : 21 répondants, soit 65%
  • peu souvent : 5 répondants, soit 15%
  • assez souvent : 3 répondants, soit 9%
  • toujours : 3 répondants, soit 9%
Il apparait ainsi que seul un tiers des répondants a déjà eu l'occasion d'utiliser la webcam pour communiquer avec un tutoré alors que 65% n'ont jamais eu recours à cette technologie.

Un peu moins d'un répondant sur 5 utilise assez souvent ou toujours ce mode de communication avec les apprenants qu'il accompagne. Ainsi, il semble bien que si la visioconférence a des adeptes ceux-ci sont encore très minoritaires parmi les répondants.

Il peut paraitre surprenant qu'un répondant sur 10 utilise toujours la webcam avec ses tutorés. En effet, le taux d'équipement des apprenants est certainement inférieur à 100%. Faut-il en déduire que ces répondants interviennent dans des parcours de formation où les apprenants doivent forcément être équipés pour la visioconférence ?

Le fait que de nombreux répondants n'aient pas encore une pratique régulière de la visioconférence avec leurs tutorés peut aussi s'expliquer par le manque de ressources mises à leur disposition par leur institution de formation. La visioconférence n'est pas un outil de communication systématiquement présent dans de nombreuses plateformes. L'acquisition de solution de classes virtuelles restent encore un investissement que la plupart des organismes de formation ne consentent pas à réaliser. Ceci est tout aussi vrai à l'université où la préférence est donné aux logiciels libres. Ainsi, les tuteurs qui souhaitent néanmoins utiliser la visioconférence doivent avoir recours à des solutions, telle que Skype, en dehors de la plateforme sur laquelle il effectue leurs autres médiations.

Pour autant, il existe des solutions de visiconférence et de classes virtuelles qui peuvent être implémentées dans des plateformes libres. Une meilleure visibilité de ces outils pour les institutions de formation serait susceptible dans favoriser l'utilisation.

De manière plus générale, il faut peut être voir dans ces résultats, l'effet du décalage classique entre l'apparition et la popularisation médiatique des médias, d'une part, et l'appropriation et l'utilisation de ces nouveau outils, d'autre part. A cet égard, il apparait aujourd'hui indispensable que les tuteurs puissent être formés aux usages pédagogiques de la visioconférence.

Image dans son contexte original, sur la page www.techno-science.net/.../viewtopic.php?t=10157

dimanche 3 février 2008

La chronique de Philippe Gaberan. Le tuteur est un éducateur

Aristote
La figure du tuteur, et toutes celles qui s’y apparentent, a toujours été porteuse d’équivoques et a souvent donné lieu à de fausses interprétations. Ainsi dans l’antiquité grecque, l’éducateur, c’est-à-dire celui qui conduit l’enfant sur le chemin du grandir en l’aidant à choisir et à s’approprier les savoirs nécessaires à cette démarche, est-il souvent un « esclave » ou un « métèque » (c’est-à-dire un étranger à la cité). De cela, nos époques contemporaines toujours promptes à juger sur les apparences en déduisent encore à tort que le tuteur ou bien l’éducateur est un homme de peu, pour ne pas dire un homme de rien. Il est bon alors de rappeler que Aristote fut le précepteur du fils de Philippe de Macédoine, le futur Alexandre le Grand. Il est alors homme de peu puisque Athènes est sous la coupe des Macédoniens et il est pourtant homme de bien reconnu pour sa science. Mais le stagirite, selon ses aveux propres, n’a retiré aucune gloire de sa présence auprès du jeune prince, regrettant que son élève n’ait su mettre ses leçons à profit autrement que par la guerre et les conquêtes. Tout comme plus tard, Condillac, philosophe des Lumières et précepteur de l’Infant de parme, petit fils de Louis XV, regretta de n’avoir su former un « prince éclairé ». Ce qui nous fît soutenir d’ailleurs à l’occasion de notre travail de thèse que l’échouage est le lot de celui qui s’engage dans cette relation d ‘aide éducative (Philippe Gaberan, De l’engagement en éducation)

Dès lors, et pour en revenir aux temps présents, la grève portée par les tuteurs de Teluq vient rappeler à propos qu’il est grand temps de se préoccuper de leur statut social ainsi que de celui de tous les éducateurs en général. Non pas seulement pour soutenir un combat corporatiste mais parce que, et de façon plus fondamentale, l’avenir de l’espèce humaine passe par la valorisation de ces métiers là. C’est bien parce que le petit de l’homme naît pas fini et qu’il a besoin d’un tiers pour accéder à sa dimension d’adulte que le recours à l’éducateur est un geste incontournable du devenir humain. Et dans cette perspective, rien ne serait plus grave que de laisser s’accomplir les ravages d’une taylorisation toujours bien présente dans l’organisation des champs d’activité et qui voudrait tenter de faire croire que le tuteur ne serait qu’un répétiteur. Il y a dans ce mensonge politique une telle dénégation des acquis de la psychologie cognitive et des processus d’apprentissage qu’il n’est pas possible de voir dans le mépris des tuteurs ce même mépris qui se développe aujourd’hui à l’égard de la vie.

vendredi 1 février 2008

Où résident les visiteurs du blog de t@d


  • La France : environ 50% des visiteurs
  • Le Canada et plus particulièrement le Québec : environ 25% des visiteurs
  • 35 autres pays dont principalement le Maroc, la Belgique, l'Algérie, le Vietnam, les USA, le Togo, la Suisse et la Tunisie : environ 25% des visiteurs

Tutorat, médiatisation des contenus de formation et médiation des savoirs. Interview de Yvonnick Bernard par Benoit Tostain

Cet échange met en relief le tutorat pensé dans un dispositif de formation ouvert*1. Dans un tel dispositif la médiatisation*2 des contenus de formation vise l’autonomie de l’apprenant. Le style d’accompagnement*3 du tuteur s’apparente au «compagnonnage*4».

L’extrait provient de l’interview de Yvonnick Bernard*5 réalisée par Benoit Tostain*6, parue dans la newsletter 10 de l’ENTA*7

Question posée par l’interview : « Comment les Net-Trainers adaptent-ils (–elles) leurs « Net Compétences » sur leurs environnements de formation ?

[Benoit Tostain] ...Tu fais référence aux activités réflexives, (regard sur soi, analyse des pratiques) puis aux activités de médiation*8 dans la relation tutorale. Ces notions, très présentes tout au long du parcours Net Trainers, sont peut-être des notions difficiles à transmettre à quelqu’un qui ne les a pas pratiquées en formation. Pourrais tu préciser en quoi elles te semblent fondamentales ? Comment vois tu l’application directe des activités réflexives et de la médiation sur ton propre terrain de formation ?

[Yvonnick Bernard] Pour ce qui concerne les apprentis, je parle de "méditation", c'est à dire d'un retour sur soi, l'esprit qui regarde l'esprit, ou en l'occurrence l'apprenti qui se regarde rétrospectivement agir et qui en tire des axes d'amélioration... mais finalement "l'outil" (blog /wiki / ...) peut être considéré comme un moyen de rendre intelligible ses propres actions à l'apprenant, et dans ce sens il y a en quelque sorte médiation... ou peut-être auto-médiation ...

Si l'on prend le temps d'y réfléchir, la médiation est déjà l'une des parties du travail du formateur/prof/enseignant : il dispose d'un corpus de notions, de savoirs et de savoir-faire qu'il doit faire acquérir aux apprenants; il doit inventer une sorte de coquille ou plutôt un dispositif ingénieux pour que l'apprentissage réussisse. Par ce travail, il rend possible le travail de l'apprenant, seulement possible: c'est toujours l'apprenant qui apprend ! On ne "nous apprend" pas, dans le sens que personne ne peut réellement forcer autrui à apprendre (même par la force !!!); on apprend ou on n'apprend pas ! C'est pour cela que l'enseignant se met généralement au coeur de son dispositif savant : pour, dans le meilleur des cas, s'assurer que l'apprenant apprend, et dans le pire, pour le forcer à apprendre !

Il va donc au-delà du travail de médiation ! Il ne s'efface pas dans la relation de l'apprenant au savoir ; il reste entre les deux, passage obligé vers le savoir pour l'apprenant, comme le gardien du pont ou du gué de la rivière... Mais ce faisant, il cache de ses épaules de larges pans de savoir et ne laisse apercevoir que ce qu'il daigne...

Ce n'est pas du tout le fondement de la Formation Ouverte et à Distance. Ici le travail de médiation tient compte de la position du formateur, "à côté" plutôt que "face à" ou "entre". Comme le Formateur-tuteur sera aux côtés de l'apprenant, les supports "médiatisés" devront suffire pour que l'apprenant puisse cheminer sur la voie de l'acquisition... mais en choisissant parfois son propre itinéraire... le Formateur-tuteur est surtout là pour lui éviter de s'éloigner définitivement de l'objectif.

Le Formateur-créateur de cours pour la FOAD doit maîtriser ces aspects lorsqu'il élabore, lorsqu'il médiatise les savoirs/savoir-faire!

Toutefois, je me suis aperçu que dans FOAD il y a deux composants : Formation Ouverte et Formation à Distance. La conjonction des deux donne ce que nous connaissons, mais chacun peut vivre séparément ! J'ai tenté et cela a fonctionné, sur un périmètre restreint, d'utiliser ces principes en présentiel. En cela je ne m'estime pas précurseur, car des personnes comme Freinet ont ouvert la voie avant l'invention de l'Internet ! L'un de mes cours actuel, centré sur l'étude de l'image (d'une photographie), amène mes apprenants à travers des travaux collaboratifs exploitant le questionnement sur l'échec, à élaborer une démarche pour ce type de travail, des rôles, et même une grille d'évaluation de leur travail (évaluation de l'autre et de soi-même). J'évaluerai, en tant qu'expert, la qualité de leurs documents ou prestations orales, mais ils sont mieux placés que moi-même pour juger leur travail : Ils peuvent me mentir (tricher) mais ils ne peuvent se tromper eux-mêmes !

Grille, démarche et rôles serviront à chaque fois que nous mènerons un travail collaboratif ensemble... mais servent aussi déjà dans les cours d'une collègue qui intervient sur une autre discipline avec la même section !!

[BT] Quelle place aimerais tu attribuer au tutorat à distance si tu étais complètement libre de l’ingénierie pédagogique ?

[YB] La place centrale ! Il y a trois moments, trois actes, trois postes différents dans la FOAD: la médiatisation des savoirs/savoir-faire en un dispositif permettant leur acquisition (module, unité, séquence, séance, cours...); c'est le travail du créateur de cours. Ensuite l'accompagnement sur le chemin de l'acquisition par le tuteur. Enfin l'évaluation de l'acquisition des savoirs/savoir-faire, par l'évaluateur... Ce sont donc trois instants de la FOAD, avec au centre le tutorat. Il faut toutefois souligner que les trois moments sont tout aussi primordiaux l'un que l'autre.

[BT] Quelle place est réservée à la formation des acteurs dans le projet de « mise à distance » ?

[YB] La formation évoquée pour l'instant était surtout un formation technique aux outils, pas une formation aux nouveaux métiers (créateur en FOAD, Tuteur en ligne, Évaluateur à distance); les questions qui surgissent maintenant sont corrélés aux besoins dégagés en cours d'utilisation, ce sont des lieux connus pour nous, Net Trainers: comment maintenir la motivation de l'apprenant 10 heures par semaine devant son clavier et son parcours? Comment, jusqu'à quel point aider ?

*1 Ouverture : La formation est réalisée entièrement à distance et par Internet, selon des modalités de communication essentiellement asynchrones, afin d’autoriser une souplesse maximale. Des participants du monde entier se forment à leur rythme, à leur domicile ou sur leur lieu de travail.

*2 Médiatisation des contenus : « L'objet de la formation est rendu accessible par le travail préalable du formateur pour le mettre en forme de telle manière que l'apprenant puisse se passer de lui : c'est le sens du travail de médiatisation des contenus de la formation. » In Jean Claude Maurin : Quels modèles pédagogiques pour former en réseau ?
Le modèle pédagogique appropriatif
http://www.ymca-cepiere.org/guide/glossaire.htm

*3 Accompagnement : Le dispositif propose un tutorat personnalisé intensif sur toute la durée du parcours. Pour un parcours de 160 heures, les formateurs consacrent en moyenne 19 heures à chaque participant, soit un taux d'accompagnement d'environ 12%. Ils fournissent une évaluation continue des travaux ainsi que conseil et assistance rapides. Le dialogue est centré sur le projet, la coopération entre pairs est favorisée, la réussite privilégiée.

Ouverture et Accompagnement sont les 2 premiers parmi les 7 principes définis par les concepteurs du dispositif Net-Trainers qui précisent leur approche de la formation en ligne et leur engagement de qualité.
Les 5 autres principes : Compétence, Contrat, Apprentissage expérientiel, Projet, Approche collaborative, sont accessibles à la page :
http://www.nettrainers.org/fr/index.asp?p=6-21

*4 Compagnonnage : l’une des unités de la formation Net-Trainers porte sur les différents styles d’accompagnement du tuteur (De conseil, de médiation, de facilitation, de compagnonnage, de guidance, de portage...) Cette unité m’a été particulièrement utile pour mon auto positionnement en formation, « présentielle » et à distance. (B.T)

*5 Yvonnick Bernard est formateur et coordonnateur de pôle au sein du Centre de Formation Supérieur d'Apprentis de l'AFTEC à Orléans.

*6 Benoit Tostain est animateur, formateur et consultant en communication et e-learning.
http://www.journalatelier.com/ et http://www.elearncom.fr/

*7 newsletter N°10 de l’ENTA (European Net-Trainers Association) novembre 2007 disponible à la page :
http://www.nettrainers.org/fr/index.asp?p=6-25

*8 La médiation des apprentissages :
http://www.ymca-cepiere.org/guide/docs/la_mediation.htm