lundi 14 avril 2008

Retour sur le sondage "Les formations sur lesquelles vous êtes tuteur(rice) sont offertes..."

Le sondage "les formations sur lesquelles vous êtes tuteur(trice) sont offertes par une institution de formation du pays où vous résidez ou par une institution de formation d'un pays différent de celui où vous résidez" a recueilli les réponses de 12 participants.

Le constat est sans appel. Les tuteurs résident à plus de 90% (11 répondants sur 12) dans le même pays que l'institution de formation qui les emploie. Il semblerait donc que les organismes de formation à distance, ne se soient pas encore affranchis de toute les distances, du moins de la distance nationale, voire culturelle, en ce qui concerne le recrutement de leurs tuteurs*.

Plusieurs raisons sont susceptibles d'être à l'origine de cette situation. Tout d'abord, les tuteurs, à côté de leurs interventions à distance, peuvent avoir des rencontres présentielles avec les apprenants. Leur proximité géographique du lieu de ces rencontres est donc un avantage au moment de leur recrutement. Il est possible également que l'employeur recherche une proximité culturelle, dont la nationalité commune serait l'expression, entre ses salariés et ses apprenants. En effet, pour beaucoup de formations à distance, les apprenants sont très majoritairement des nationaux. De plus, l'embauche des tuteurs reste souvent effectuée selon des modalités habituelles où l'entretien présentiel est décisif et donc difficile à organiser entre un candidat européen et un employeur canadien par exemple. D'autres raisons liées aux règlements nationaux concernant l'embauche d'étrangers peuvent également constituer des freins à une plus grande diversité de nationalités des tuteurs au sein d'un dispositif.

Si toutes ces raisons peuvent peser, il n'en reste pas moins curieux qu'un secteur d'activité qui a l'ambition de surmonter les frontières, ainsi que bien d'autres dimensions de la distance, reste aussi frileux, ou classique, en matière de recrutement.

L'internationalisation du marché du travail des tuteurs nécessiterait d'une part, la mise en place d'un espace international d'offres d'emplois spécifique aux tuteurs ou à défaut, l'utilisation de ceux, plus généralistes, qui existent, et d'autre part, le recours aux technologies lors du processus de recrutement (audioconférence, visioconférence, monde virtuel**). Il nécessiterait une démarche volontaire des institutions qui n'émergera néanmoins que si celles-ci trouvent un intérêt à cette diversification des origines nationales de leurs tuteurs. Il est raisonnable de penser que cela interviendra de manière concomitante avec le développement du recrutement d'apprenants résidant eux-aussi à l'étranger.

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* Si il est possible qu'un étranger résidant dans un pays soit employé par une institution de ce même pays, nous faisons l'hypothèse pour la suite de cet article que les résidants sont dans leur très grande majorité des nationaux.
** Une des agences d'étudiants que j'encadre actuellement est entrain de concevoir une formation à distance pour des professionnels du recrutement dont le sujet est "le recrutement sur SecondLife".

Image dans son contexte original, sur la page recruteuretcandidat.blog.rhonealpesjob.com/in...


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